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Exposition Pif-Gadget en Roumanie
26 mars 2012

L'Expo

No1 de Pif-Gadget - Vaillant 1239


Objet d’une intense nostalgie en France, le magazine Pif et ses héros, Pif et Hercule, Placide et Muzo, Rahan, Corto Maltèse et bien d’autres, sont devenus « culte » en Roumanie.

Eclair de couleur et de fantaisie dans une société qui se repliait sur elle-même, Pif est l’emblème importé et sympathique des années noires . L’hebdomadaire constitue un lieu de mémoire unique de la relation entre la France et la Roumanie. Sorte de « samizdat » paradoxal puisque très peu de lecteurs savaient qu’il était en fait publié sous l’égide des éditions du Parti Communiste Français, Pif et son gadget ont fini par incarné tout ce que la France pouvait offrir : l’originalité graphique, l’humour, la liberté. Pif a été ainsi un vecteur important de la langue et de la culture françaises et le support d’un rêve français en Roumanie. Chaque Roumain, pour peu qu’il ait plus de 30 ans, à l’évocation du nom Pif, vient avec une anecdote. De qui il obtenait le magazine souvent de quatrième ou de cinquième main, qui avait un jour eu le gadget merveilleux, qui avait tapissé sa chambre avec des piles de Pif etc.
Avec le temps, les désillusions et les crises, le régime de Nicolae Ceaucescu, en est venu à être appelé, d’abord ironiquement, « l’âge d’or ». Au même titre que les deux heures de télévision par jour, Pif Gadget est ainsi devenu malgré lui, tant pour les nouvelles générations que les anciennes, un héros de cet âge d’or.
A travers l’exposition « Pif en Roumanie : un héros de l’âge d’or » l’Ambassade de France en Roumanie et l’Institut Français de Bucarest, avec le soutien du journal l’Humanité, ont souhaité retracer les liens tissés pendant toutes ces années entre la jeunesse roumaine et son journal préféré. Au-delà d’une visite nostalgique, il s’agit d’un dialogue entre deux commissaires, Jean-Pierre Dirick, auteur de bandes-dessinées et ancien dessinateur du journal, et Stefan Constatinescu, artiste visuel roumain et réalisateur de films. L’exposition est également une exploration des traces qu’a laissées l’hebdomadaire auprès des artistes roumains. Les artistes contemporains les plus connus, comme Victor Man, Mircea Cantor, Dan Perjovschi, et bien d’autres retrouvent, à travers des oeuvres spécialement réalisées pour l’exposition, ce que Pif a livré à leur imaginaire.


                                                          Didier Dutour – attaché culturel, directeur régional – Institut Français de Roumanie

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